Migraines, causes & solutions naturelles

La migraine est une problématique complexe, multifactorielle, influencée par de nombreux mécanismes biologiques. Chez de nombreuses femmes, le cycle menstruel agit comme un déclencheur puissant, venant exacerber un terrain déjà sensible.
🔍 D’où viennent les migraines ?
Elles peuvent résulter d’un mélange de facteurs :
• Fluctuations hormonales (notamment des œstrogènes)
• Hyperexcitabilité neuronale
• Inflammation neurovasculaire
• Déséquilibres métaboliques (histamine, carence en fer, déficit énergétique cérébral)
Chez les femmes migraineuses, les variations hormonales du cycle menstruel jouent souvent un rôle amplificateur sur ces mécanismes de fond.
Les migraines menstruelles : deux moments critiques du cycle
Les variations d’œstrogènes influencent directement la chimie du cerveau et des vaisseaux sanguins. Deux périodes sont particulièrement sensibles :
À l’ovulation
• Pic d’œstrogènes → libération d’histamine + inhibition de l’enzyme DAO
• Résultat : vasodilatation + inflammation → céphalées fréquentes
Juste avant les règles
• Chute brutale d’œstrogènes → dérèglement du système vasculaire et neurochimique
• Conséquence : migraines chez les femmes sensibles
Cela impacte aussi la sérotonine et augmente la perméabilité des vaisseaux cérébraux, aggravant la douleur.
Vitamine B2 (Riboflavine) : un soutien clé des mitochondries
Le cerveau des migraineux montre souvent un déficit énergétique, en lien avec une dysfonction mitochondriale.
La vitamine B2 :
• agit comme cofacteur mitochondrial
• augmente la production d’ATP (énergie cellulaire)
• améliore la résilience des neurones face aux déclencheurs
Une supplémentation en 400 mg/j réduit la fréquence et l’intensité des migraines dans plusieurs études cliniques.
Étude de référence :
Title: High-dose riboflavin as a prophylactic treatment of migraine: results of an open pilot study
Auteurs : Schoenen J., Jacquy J., Lenaerts M.
Journal : Cephalalgia (1998)
DOI : 10.1046/j.1468-2982.1998.1804115.x
Méthodologie :
– 55 patients migraineux
– Riboflavine à 400 mg/jour pendant 3 mois
– Étude en ouvert (pas de groupe placebo, mais bien menée)
Résultats :
– Diminution significative de la fréquence des migraines
– Amélioration chez plus de 59% des patients
– Très bien tolérée, peu d’effets indésirables
Mais aussi …
PubMed ID : 9484373
– Effectiveness of riboflavin in adult migraine prophylaxis: a randomized controlled trial (2004)
PubMed ID : 18984840
– Riboflavin as an adjunct in migraine prophylaxis: a randomized controlled trial in children (2010)
Magnésium : calmer l’hyperexcitabilité cérébrale
Le magnésium, souvent déficient chez les migraineux, joue un rôle apaisant pour le système nerveux. Il bloque les récepteurs NMDA, activés par le glutamate (neurotransmetteur excitateur impliqué dans la douleur).
Moins de magnésium = plus de glutamate = surcharge neuronale = migraine
Le magnésium :
• régule le tonus des vaisseaux
• module l’inflammation
• diminue la libération de substance P (médiateur de la douleur)
Dose étudiée : 300 à 600 mg/j (forme citrate ou bisglycinate = meilleure tolérance digestive)
PubMed ID : 9484373
Oral magnesium load test in migraine patients and healthy volunteers
– Étude randomisée en double aveugle
– Dose : 600 mg de magnésium (sous forme de citrate)
– Résultat : réduction significative de la fréquence des crises
PubMed ID : 22426836
The role of magnesium in the pathogenesis and treatment of migraine (revue)
– Revue complète des mécanismes d’action du magnésium
– Conclut que de nombreux migraineux ont un statut intracellulaire en magnésium insuffisant
– Appuie son intérêt en prévention et traitement de fond
Coenzyme Q10 : double effet sur mitochondries et inflammation
La CoQ10 soutient :
• le fonctionnement mitochondrial
• la réduction de l’inflammation neurovasculaire
Une étude (371 patients) a montré :
– 1,5 migraine de moins par mois
– Moins d’intensité et de durée
– Très bonne tolérance
Dose efficace : 100 à 300 mg/j, forme ubiquinol de préférence. Source de l’étude
DAO : une solution si hypersensibilité à l’histamine
Chez certaines femmes, les migraines sont aggravées en période d’ovulation par une accumulation d’histamine, mal dégradée par l’enzyme DAO.
Symptômes fréquents :
– Migraines + troubles digestifs (de type diarrhée)
– Flush, eczéma, nez bouché
Une supplémentation en DAO (avant un repas riche en histamine ou à l’ovulation) peut aider les femmes sensibles. Ainsi qu’éviter les aliments trop riches en histamine avant l’ovulation (alcool, charcuterie, conserverie, banane trop mûre, etc.)
Le fer : un acteur sous-estimé dans la migraine
Chez certaines femmes, une carence en fer perturbe la voie des kynurénines, un métabolisme du tryptophane impliqué dans la régulation de la douleur.
Ce métabolisme est fer-dépendant : en cas de carence, la balance devient pro-inflammatoire et migraines plus fréquentes et intenses. Une ferritine < 50 ng/mL peut suffire à causer ce déséquilibre
Faire un bilan sanguin (prescrit et analysé par son médecin, le naturopathe n’en fait rien) :
- Ferritine (> de 50 ng/ml idéalement)
- Coefficient de saturation de la transferrine (entre 30 et 40% idéalement)
- CRP (si suspicion d’inflammation)
En résumé : adopter une approche globale
Comprendre les causes :
– Fluctuations hormonales
– Excitabilité neuronale
– Inflammation
– Dysfonction mitochondriale
– Intolérances (histamine)
– Carence en fer
🌿 Pistes naturelles validées par la science : (avant de prendre un quelconque supplément demander TOUJOURS l’avis de votre pharmacien ou médecin)
• Vitamine B2 (400 mg/j)
• Magnésium (300 à 600 mg/j)
• CoQ10 (100–300 mg/j, forme ubiquinol)
• DAO (en cas d’intolérance à l’histamine uniquement)
• Évaluation du fer (et supplémentation UNIQUEMENT SI carence)
