Rémission naturelle du SIBO – naturopathie

Rémission naturelle du SIBO – naturopathie



Le SIBO est un terme anglais qui signifie small intestinal bacterial overgrowth. En français, on peut le traduire par surprolifération bactérienne de l’intestin grêle.

Il s’agit d’un déséquilibre du microbiote intestinal.

Notre tube digestif, qui va de la bouche à l’anus, est naturellement peuplé de micro-organismes : des bactéries, des virus, des champignons, etc.

On appelle cela le microbiote, anciennement la flore intestinale.

Au niveau de l’intestin grêle, on trouve une petite quantité de bactéries, qui sont des bactéries aérobies, tandis qu’au niveau du côlon, on trouve une grande quantité de bactéries (1014 !), et ces dernières sont essentiellement des bactéries anaérobies, ce qui signifie qu’elles vivent sans présence d’oxygène.

Le SIBO apparaît quand les bactéries de fermentation, du colon droit, remontent par la valvule iléo-cæcale. La valvule iléo-cæcale est comme une petite porte qui sépare le colon droit de l’intestin grêle.

Le problème est double.

D’une part, ces bactéries n’ont pas leur place dans l’intestin grêle. En effet, les bactéries de fermentation ont leur place au niveau du colon droit. Lorsque les bactéries du colon sont remontées jusque dans l’intestin grêle, elles débutent alors trop haut et trop tôt leur travail de fermentation ce qui provoque des inconforts digestifs : ballonnements, gazs, etc.

D’autre part, l’iléon est censé être un lieu assez peu peuplé en bactéries. Dans le cadre du SIBO, il se retrouve très riche en bactéries. Il ne remplit alors plus sa fonction d’assimilation, car la muqueuse est tapissée de bactéries. Rappelons que la dernière partie de l’intestin grêle, l’iléon, sert à absorber les nutriments.


Quels sont les symptômes du SIBO ?



– Ballonnements

– Douleurs abdominales

– Constipation

– Diarrhée

– Alternance diarrhée / constipation

– Ventre de femme enceinte

– Reflux gastro-œsophagien

– Eructations

– Estomac gonflé, qui se vidange difficilement, les aliments restent longtemps dans l’estomac

– Intolérance aux fibres, sensation que les symptômes empirent quand la personne mange « healthy » avec donc plus de fibres riches en FODMAPs, comme les choux, les légumineuses, l’ail, l’oignon.

– La prise de probiotiques aggrave les symptômes

– Fatigue

– Taux de B9 et de B12 : un indice que vous trouverez rarement dans vos recherches autour du SIBO, c’est celui des taux de vitamine B9 et B12. En effet, en analysant l’assimilation de la vitamine B9 on découvre qu’elle se fait au niveau du duodénum. En revanche, la vitamine B12 quant à elle s’assimile au niveau de l’iléon. Ainsi, on sait que l’excès de micro-organismes au niveau de l’intestin grêle gêne l’assimilation des nutriments, et notamment celui de la vitamine B12. Attention, ces symptômes sont également ceux du candida albicans ou d’une simple dysbiose. Ainsi, avant d’engager des traitements contre le SIBO, il faut vous assurer qu’il s’agisse bien de ce trouble dont vous êtes atteints.


Comment diagnostiquer le SIBO ?


En France, le diagnostic du SIBO passe par le test respiratoire au glucose ou au lactulose. Il se nomme également le test respiratoire de pullulation bactérienne de l’intestin grêle.

Quel est le principe de ce test ?


Ce test repose sur le principe que les bactéries ou archées présentes en surnombre peuvent produire des gaz. Les méthanogènes produisent du méthane, les bactéries comme Klebsiella et e.coli produisent de l’hydrogène, les bactéries comme Fusobacterium, quand à elles, produisent du sulfur d’hydrogène.

Or, la paroi de l’intestin grêle absorbe ces gaz, qui vont alors se retrouver dans la circulation sanguine pour être finalement expulsés par nos alvéoles pulmonaires, via le souffle. C’est ainsi que la quantité de gaz expiré par la bouche pourra être mesuré par un appareil.

Déroulement du test

Juste avant la mesure des gaz présents dans le souffle, un sucre va être administré dans de l’eau. Il s’agit d’un sachet de glucose ou de lactulose, qu’il faudra boire, à jeun.

Les bactéries, présentes dans le tube digestif de la personne atteinte de SIBO ou IMO vont fermenter ce sucre et ainsi produire des gaz. Ils circulent dans le corps et sont expulsés par les alvéoles pulmonaires. Ainsi le souffle contiendra ces différents gaz qu’il sera possible de quantifier.

C’est la mesure de ces gaz expirés qui va être réalisée.

Ainsi, la machine va analyser le seuil d’hydrogène et de méthane atteint.

En cas de SIBO H2, le seuil de validité sera de 20 ppm minimum et ce avant 120 minutes.

En cas de SIBO H2S, le seuil de validité sera de 3 ppm.

En cas de SIBO IMO, le seuil de validité, dans la colonne du méthane, sera de 10 ppm.


Les différents types de SIBO


Aujourd’hui on distingue 2 SIBO différents, le SIBO hydrogène, le SIBO sulfur d’hydrogène et un troisième un peu à part, nommé l’IMO.

Détaillons chacun d’entre eux.

Le SIBO hydrogène est causé par certaines bactéries qui produisent le gaz hydrogène, telles que escherichia coli, citrobacter, clostridrium, klebsiella.

Ce type de SIBO a tendance à créer des diarrhées / selles molles.

Pourquoi cela ?

Car, les bactéries en surnombre de type e.coli ou Klebsiella suite à la dégradation des fibres alimentaires que nous apportons (via les fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses) libèrent des molécules que l’on appelle osmotiques, c’est-à-dire des molécules qui amènent l’intestin à produire de l’eau), ce qui provoque des selles molles.

Le SIBO sulfur d’hydrogène est en lien avec des bactéries qui produisent du sulfur d’hydrogène, comme Fusobacterium, Bilophila Wadsworthia, Desulfovibrio,. 

C’est également un type de SIBO qui favorise la diarrhée.

L’IMO est causé par des archées nommées Methanobrevibacter smithii. Il était auparavant appelé le SIBO-C, C pour constipation. Ceci étant, en 2020, il change de dénomination pour IMO, car deux paramètres distinguent l’IMO d’un SIBO.

Le premier concerne la prolifération de bactéries. Dans le cadre d’un IMO, elle s’étend dans tout le tube digestif, et pas uniquement au niveau de l’intestin grêle. Les deux lettres de Small Intestinal dans le sigle SIBO n’étaient donc plus de circonstances.

Ensuite, la deuxième différence concerne la prolifération de micro-organismes. Dans un SIBO, il s’agit de bactéries, dans le cadre d’un IMO il s’agit d’archées.

Ainsi, il a donc été renommé Intestinal Methanogen Overgrowth, sans le terme « bactéries » donc, ni « small ».

 Ces archées produisent du méthane.

Le méthane est un gaz qui ralentit le transit dans son ensemble.

Ainsi, les personnes qui souffrent d’IMO sont généralement des personnes constipées.

Dans le cas d’un IMO, le méthane a tendance à donner un terrain propice à de la gastroparésie et également une tendance à la déprime.


Echelle de Bristol


L’échelle de Bristol est une échelle visuelle qui répartit les selles humaines en 7 types.

Les types 1 et 2 correspondent à de la constipation. Les personnes atteintes d’IMO ont souvent des selles de ce type.

Les types 3 et 4 sont des selles considérées comme idéales.

Les types 5 à 7 sont des selles plutôt de type diarrhées. Les personnes qui souffrent de SIBO hydrogène et sulfur d’hydrogène ont des selles de ce type.


Quelles sont les causes du SIBO ?


1️⃣ – prise d’IPP. Les IPP sont une classe de médicaments également appelés Inhibiteurs de pompes à protons. Ils sont communément prescrits pour réduire la sécrétion d’acidité gastrique pour les personnes qui souffrent de reflux gastro-oesophagien. Or, la diminution de l’acidité gastrique peut mener à des proliférations fongiques ou bactériennes comme nous le verrons dans un deuxième temps.

2️⃣ – hypothyroïdie. L’hypothyroïdie a de nombreuses conséquences, comme le ralentissement du transit et la diminution de l’acidité gastrique, ce qui peut mener à davantage de proliférations bactériennes.

Toutes les contractions de l’intestin ralentissent en l’absence de T3. L’acidité gastrique va également en pâtir et diminuer ce qui va diminuer la libération de la bile et des enzymes pancréatiques (voir point 7 pour plus d’explications). Evidemment, plus le bol alimentaire avance lentement dans l’intestin, plus les bactéries peuvent proliférer et se nourrir des aliments. Ainsi, le SIBO pourra s’installer.

Le SIBO quant à lui aura pour conséquence des troubles digestifs qui vont se traduire par :

– une malabsorption des nutriments, comme le fer, le zinc, la B12… autant de vitamines et minéraux qui sont essentiels à une bonne santé thyroïdienne.

– une hausse des endotoxines et donc de la production de cytokines inflammatoires comme : IL-1, IL-6, IL610 et le TNF-Alpha. Cela aura pour conséquence de la hausse de l’inflammation qui bloquera les récepteurs hormonaux et perturbera la conversion de la T4 en T3 (hormone thyroïdienne active)

Vous l’avez compris une thyroïde lente favorise le SIBO, qui lui-même favorise l’hypothyroïdie. C’est le serpent qui se mord la queue.
TSH, T3, T4, zinc, fer, ferritine, iode urinaire, sélénium, anti-TPO, anti-TG vitamine A, vitamine D, autant de facteurs qui peuvent être intéressants à faire doser pour avoir un bon reflet de l’activité de la thyroïde.

Sources : lien entre hypothyroïdie & SIBO : PMID 4056127 & PMID 17698907

3️⃣ – prise d’antibiotiques sur le long terme. On connait aujourd’hui l’impact de la prise d’antibiotiques sur la diversité et la qualité de la flore intestinale. En effet, les antibiotiques ont tendance à diminuer le nombre de bonnes bactéries protectrices dans le colon.

4️⃣ – altération du CMM, Complexe Migrant Moteur. 

Dans le cadre du SIBO on parle également de plus en plus de l’importance de la motilité intestinale qui fait partie intégrante du système digestif. Ce terme désigne 3 grands types de mouvements intestinaux :

– le péristaltisme qui permet l’acheminement des aliments d’un point A à B. Par exemple, on sait que le stress ou le café active de dernier, d’où une augmentation des selles.

– la segmentation : c’est ce qui permet de malaxer les aliments à l’intérieur de l’intestin.

Ces deux mouvements donc permettent aux aliments de cheminer tout du long du système digestif jusqu’à leur assimilation ou leur évacuation.

– enfin, et il s’agit de la partie la plus importante, il y a ce que l’on appelle le complexe moteur migrant. Le CMM. Il s’active 1h30 après l’ingestion d’un repas, si et seulement s’il n’y a pas eu de grignotage. C’est comme une grande vague de nettoyage. En effet, ce CMM permet de faire un grand ménage après un repas dans le but d’évacuer les derniers débris alimentaires et bactéries qui resteraient dans le tube digestif.

Dès qu’un aliment est remis dans la bouche, même s’il ne s’agit que d’une bouchée et que cela fait moins d’1h30 le CMM ne peut se mettre en route. Il s’enclenche grâce à la vinculine.

On a découvert que le complexe moteur migrant est altéré dans le SIBO. Cela arrive souvent suite à une intoxication alimentaire. Quand une personne souffre d’une intoxication alimentaire, elle est souvent en contact avec une bactérie comme clostridium, ou salmonelle par exemple. Le système immunitaire va bien évidemment tâcher d’éliminer ces pathogènes, qui eux, vont libérer une toxine appelée la CdtB, ce qui signifie Cytolethal Distending Toxin B. Or, la CdtB a une forme moléculaire très proche de la vinculine, que je viens d’évoquer ci-dessus, molécule responsable de la motilité gastro-intestinale. Ainsi, le système immunitaire attaque les pathogènes, la toxine libérée, et parfois par erreur la vinculine (car, la forme moléculaire est prochaine de la CdtB) . Malheureusement, en attaquant la vinculine le Complexe Migrant Moteur est alors altéré.

Le nettoyage de l’intestin grêle va alors mal se faire, et les bactéries vont rester dans l’intestin et proliférer.

5️⃣ – intoxication alimentaire. De nombreux SIBO se déclenchent post intoxication alimentaire, du fait de l’altération du CMM, décrite ci-dessus.

6️⃣ Tous les organes digestifs, foie, pancréas, duodénum ont perdu de leur vitalité ! Certains d’entre eux ne parviennent plus à produire des enzymes qui nous servent à décomposer les aliments. Il va s’agir de reconstruire des enzymes digestives de qualité pour que les aliments soient correctement dégradés, et ce à partir de la bouche.

Comment ? Les enzymes digestives se construisent avec des oligo-éléments + des protéines.

Pour les protéines : optez pour des formes que vous pouvez assimiler correctement (animales si jamais votre digestion est compromise)

Pour les oligo-éléments : faire une cure de magnésium bisglycinate ou glycérophosphate, ou de super-aliments, jus de légumes, de shilajit, etc. tout ce qui va permettre à l’ensemble des organes digestifs d’être nourris en profondeur en minéraux.


7️⃣ l’hypochlorhydrie peut également être la cause également d’un SIBO.

En effet, l’estomac produit de l’acide chlorhydrique qui permet :

– une bonne dégradation des protéines en activant la pepsine (une enzyme qui permet de décomposer les protéines)

– l’absorption de certains minéraux comme le fer, le zinc, l’iode et la B12, essentiels à la santé thyroïdienne, et donc essentiels à la digestion.

– une stérilisation du bol alimentaire, ainsi les bactéries qui pouvaient être présentes dans le bol alimentaire sont éliminées, ce qui empêche une prolifération bactérienne par la suite.

– la stimulation des hormones CCK et sécrétine. Elles sont produites au niveau du duodénum, et sont activées par une forte acidité gastrique.

La sécrétine a une fonction cholérétique (stimule la production de bile) et enclenche la sécrétion de sucs pancréatiques riche en ions bicarbonates HCO3- qui neutralisent l’acidité du bol à la sortie de l’estomac (captent des ions H+). La CCK est, quant à elle, cholagogue (stimule la libération de la bile dans l’intestin) et enclenche la sécrétion de sucs pancréatiques.

Si l’estomac ne produit pas assez d’acidité alors c’est toute la chaîne de la digestion qui est perturbée.

A savoir que la T3, hormone active de la thyroïde, a un rôle clef dans la production d’acidité gastrique. Pas de bonne fonction gastrique sans T3 de qualité.

5️⃣ Les hormones ! Pas étonnant que les troubles digestifs touchent surtout les femmes. Nous sommes cycliques et les œstrogènes ainsi que la progestérone ont un grand impact sur notre digestion. Des œstrogènes trop élevés vont favoriser l’hypothyroïdie et la diarrhée, tandis que la progestérone permet d’activer la thyroïde, et donc la digestion, mais ralentit aussi le transit.


Quelle piste pour améliorer un SIBO




Pour véritablement atteindre une rémission du SIBO, il convient d’agir sur la cause qui est responsable de ce dernier. L’alimentation va occuper une grande place dans la rémission du SIBO, nous allons donc nous y attarder, avant de bifurquer vers d’autres méthodes naturelles.


#1 Mastiquer

Avant toutes choses, il faut respecter le fait que tous aliments doivent être correctement insalivés et mastiqués de manière intensive! Il faut que l’aliment prenne une forme liquide dans la bouche. Si ce conseil n’est pas respecté, les autres ne serviront à rien.

Je pense que la mastication est un facteur vraiment sous-estimé aujourd’hui. Quand une personne est atteinte de candidose, de SIBO, de dysbiose, elle glisse souvent sur ce conseil et préfère sauter directement sur les conseils concernant quels antibiotiques / quels probiotiques pour son cas.

La mastication est si importante que plusieurs personnes ont soigné leurs troubles digestifs uniquement grâce à cette dernière. Je pense notamment à Horace Fletcher, un homme qui s’est remis de tous ses problèmes de digestion ainsi. Il était surnommé le grand masticateur.

Dans son best-seller de 1903, « L’AB-Z de notre nutrition », il explique comment compter les mouvements des mâchoires : la nourriture solide doit être mâchée pas moins de 100 fois avant d’être avalée. Tout ce qui ne peut être liquéfié doit être recraché. Quant aux liquides, il convient de les faire circuler dans la bouche pendant 15 secondes.

Évidemment, il ne s’agit pas de rentrer dans de tels extrêmes. En naturopathie, on parle du fait de mastiquer 32 fois avant d’avaler une bouchée (le même nombre de dents). Plus précisément, il convient de mâcher jusqu’à ce que la bouchée devienne liquide… en croquant dans un abricot, cela sera peut-être 10 fois, tandis que dans une carotte crue… 40 !

Le fletchérisme devint à l’époque rapidement une manière de vivre. Parmi les célèbres adeptes de cette méthode, figurent John D. Rockefeller, Thomas Edison, et le romancier Upton Sinclair. Dans les dîners mondains, les gens étaient si occupés à mastiquer, qu’il n’y avait quasiment plus de place pour la conversation.

Pourquoi la mastication est-elle une si précieuse aide en cas de troubles digestifs ?

1 – La salive contient une enzyme de digestion des glucides, l’amylase salivaire. En mastiquant bien, on mélange la nourriture à la salive et on prédigère les sources glucidiques. Or, ce sont souvent eux qui posent problème dans le cadre d’un SIBO, pas les protéines.

2 – Le broyage alimentaire induit par la mastication favorise le mélange de la nourriture et des enzymes digestives. En effet, cela lance un signal à tout l’appareil digestif du bas (intestin, pancréas, etc.) comme quoi de la nourriture va parvenir dans le tube digestif.

3 – La mastication permet une activation du nerf trijumeau qui envoie des signaux de satiété en agissant directement sur les hormones de la faim (ghréline, cholécystokinine).



#2 Essayer l’alimentation pauvre en FODMAPs

Pendant 4 à 8 semaines, vous pouvez essayer une alimentation sans FODMAPs, pour diminuer les ballonnements et réduire la flore en excès. Pour en savoir plus sur les aliments qui contiennent des FODMAPs et de quoi il s’agit, rendez-vous sur mon article en cliquant ici (-clic!).

L’alimentation pauvre en FODMAPs a été développé par Sue Sheperd, une nutritionniste australienne atteinte de la maladie céliaque. Cette nutritionniste a identifié plusieurs types de sucres présents dans certains aliments qui sont susceptibles de fermenter en arrivant dans le côlon (le gros intestin), car ils n’ont pas été bien décomposés dans l’intestin grêle.

Ces molécules sucres, elle les a appelés les FODMAPs, ce qui signifie « Fermentables Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols », c’est-à-dire Fermentable (ce sont des sucres qui peuvent donc fermenter), O pour oligossacharides (fructanes, galacto-oligosaccharides), d pour disaccharides (lactose), m pour monosaccharides (fructose), and (et, pour faire la liaison), p pour polyols (mannitol, sorbitol).

L’alimentation pauvre en FODMAPS réduit l’apport de sucres qui sont susceptibles de créer des fermentations dans l’intestin.

Un régime pauvre en FODMAPs se déroule souvent en 3 phases.

La première se mène sur 4 à 6 semaines. Seuls les aliments pauvres en fodmaps sont autorisés durant cette première étape. Cela permet l’apaisement immédiat -généralement- des troubles digestifs. Ensuite, dans un second temps les individus réintègrent une par une les catégories de fodmaps pour identifier laquelle ou lesquelles posent véritablement problème. Enfin, la troisième phase consiste à remanger de façon variée. La personne a identifié quels sont les fodmaps les plus difficiles à dégrader pour elle. Elle évite seulement ceux-là.

Il faut bien garder à l’esprit que le sans FODMAPS n’est qu’une béquille temporaire. Il vient rarement permettre l’implantation d’une nouvelle flore solide et de qualité. Au contraire, du fait de la quantité très limitée d’aliments qu’il permet, il induit souvent des problèmes de diversité du microbiote. En effet, nos bonnes bactéries intestinales se développent grâce à la richesse en fibres dans notre alimentation et à la diversité des légumes que l’on consomme. Dans l’alimentation pauvre en FODMAPs il y a une raréfaction des deux, donc il est primordial de coupler cette approche avec une action intelligente et ciblée sur le microbiote de l’individu pour avoir de bons résultats.



#3 La chrononutrition

Pour équilibrer notre système hormonal, il peut être intéressant de suivre les rythmes biologiques de l’organisme, et proposer à ce dernier un petit-déjeuner protéiné. Pour en savoir plus sur la façon d’intégrer les protéines et les glucides tout au long de sa journée, n’hésitez pas à lire mon article complet sur ce sujet ci-dessous :

L’alimentation, sous l’angle de la chrononutrition.


#4 Les médicaments

Si la personne a passé un test respiratoire et que le diagnostic d’un SIBO ou IMO a été posé par son médecin ou gastro-entérologue, alors la solution médicamenteuse sera toujours proposée si le médecin a des connaissances autour du SIBO. Il s’agira d’un traitement antibiotique.

Voici les 3 plus connus :

Rifaximine, prescrit pour le SIBO hydrogène

Rifaximine + Bismuth, prescrit pour le sulfure d’hydrogène

Métronidazole, prescrit pour le SIBO ou l’IMO

Le métronidazole reste l’antibiotique le plus connu et le plus prescrit en cas de SIBO, ainsi que la rifaximine. Tous deux comportent des effets indésirables, plus ou moins puissants, comme la surdité pour la rifaximine, si pris à hautes doses.

Heureusement, il existe aujourd’hui des alternatives naturelles, aussi puissantes que les antibiotiques pour travailler sur le SIBO.



#5 Quid du jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent peut être aussi dans certains cas une béquille temporaire, car l’absence de petit-déjeuner le matin va permettre la vidange gastrique, et également d’activer le CMM. Une vague de nettoyage de l’intestin va alors se mettre en place. Attention, dans certains cas le jeûne intermittent ne sera pas recommandé (femme en phase lutéale, ou aux menstruations irrégulières) et mieux vaudra privilégier un petit-déjeuner gras et protéiné.


#6 Améliorer le CMM

Le CMM est régi par le Système Nerveux Autonome d’une part, et plus particulièrement par le système parasympathique, à travers le nerf vague, qui stimule le CMM. Ce système est celui que l’on active lorsque nous sommes en mode détente. Il est sous le contrôle de l’acétylcholine.

Comme nous l’avons vu précédemment il est également activé par la motiline. Il est intéressant de noter que la cholécystokinine et la sécrétine vont stimuler la motiline, ainsi que la sérotonine. Ainsi, plus la personne a une bonne acidité gastrique, et donc un taux de T3 optimal, plus le bol alimentaire sera acide, et plus cette acidité va déclencher la sécrétion optimale de CKK et de sécrétine. D’où l’importance encore une fois d’avoir une bonne fonction thyroïdienne.

Dans les grandes lignes quels sont les composés / molécules qui aident à activer le CMM ?

– Le gingembre, particulièrement son rhizome. C’est un puissant tonique et activateur du péristaltisme intestinal. Il favorise la vidange gastrique. Plutôt à utiliser en cas de IMO.

– Le jeûne intermittent, qui va favoriser la vidange gastrique, en particulier s’il est utilisé le matin. Attention toutefois, prudence en cas de troubles hormonaux chez la femme, il est plutôt déconseillé.

– Le triphala, remède phare dans l’ayurvéda (médecine traditionnelle de l’Inde). Ce qui rend cette plante intéressante, c’est qu’elle tonifie la digestion, et stimule les contractions de l’intestin. Ainsi, elle est idéale en cas d’IMO. Mais, étonnamment, elle aide aussi à régulariser le transit et a un effet bénéfique en cas de diarrhée, donc idéale en cas de SIBO hydrogène.


#7 Pratiquer la cohérence cardiaque tous les jours.

La cohérence cardiaque est une méthode très puissante pour diminuer le stress.

Car, la respiration ventrale permet de stimuler le nerf vague, le principal nerf de la relaxation qui influe sur tous les organes digestifs. Par ailleurs, la respiration ventrale va être primordiale pour dénouer le plexus solaire, bien souvent bloqué par les émotions. Sans oublier que la cohérence cardiaque permet d’activer le système nerveux parasympathique, celui qui permet d’activer la digestion et l’ensemble des sucs digestifs.

La cohérence cardiaque

C’est une technique de respiration, appelée aussi la résonnance cardiaque. Cela consiste à respirer sur le même tempo à l’inspire, comme à l’expire :

=> 5 secondes d’inspiration (par le nez)

=> 5 secondes d’expiration (par la bouche)

ce qui fait 6 inspirations/expirations par minute.

Et ce pendant 5 minutes.  

Dans un environnement au calme, en position assise.

Il suffit de répéter l’exercice 3 fois par jour (1 fois le matin, 1 fois le midi, et 1 fois le soir, car les effets d’une cohérence cardiaque durent 5/6 heures en moyenne).

Grâce à ça, on obtient alors une régularité des battements du cœur tout du long de la journée.

Les effets sur le corps ?

Baisse du cortisol dans le sang et la salive. Le cortisol est la principale hormone sécrétée pendant un stress chronique, de l’anxiété.

Augmentation de la DHEA, une hormone qui entre en jeu pour moduler le cortisol. Elle a aussi un rôle primordial à jouer dans le ralentissement du vieillissement. Elle est aussi appelée « hormone de jouvence». 

Augmentation de la sécrétion d’ocytocine. L’ocytocine est un neurotransmetteur appelé aussi « hormone de l’amour ».

Amélioration de la concentration

Amélioration de la digestion

Diminution des douleurs dans le cas d’un Syndrome de l’intestin irritable

Effet bénéfique sur les maladies cardiovasculaires.

Comment on la pratique ?

On trouve des vidéos sur YouTube ou on télécharge une appli comme Envol.


#8 Gérez son stress

Ce point aurait pu être le premier. Étant donné la double communication entre intestin-cerveau, il ne peut y avoir de ventre heureux sans état d’esprit relaxé. Pour cela, à chacun de trouver ce qui lui convient le mieux : yoga, massage, sport, hiit,  méditation, etc.

Évidemment les désordres intestinaux sont d’ordre physique, mais le psychique impacte beaucoup cette sphère également. Pour cela, on peut penser éventuellement à suivre une thérapie avec un thérapeute.

Pour dénouer le plexus solaire, on peut faire appel également au Chi Nei Tsang, un massage du ventre très puissant.



#9 Les compléments alimentaires

Parallèlement, il y a certains compléments alimentaires ou certaines plantes qui ont été formulés et qui sont autant efficaces que l’antibiothérapies non naturelles pour éradiquer les bactéries ou les archées en surnombre.

Voici les compléments alimentaires et plantes les plus étudiés pour traiter le SIBO ou l’iMO

– la berbérine

– le neem

– l’origan

– l’atrantil

– l’allicine

Selon le type de SIBO, il faudra associer différentes plantes différemment ces plantes. Toutes ont certains effets secondaires, ainsi ne vous lancez pas seul dans l’aventure de la prise si vous souffrez de SIBO. Faites-vous accompagner !


#10 La bouillotte

La bouillotte sur le foie après un repas est une excellente idée. Elle aide le foie à faire son travail, puisque le foie est l’organe le plus chaud du corps humain.


# 11 Le Bain dérivatif
Si le SIBO est de type IMO, la personne présente alors de la constipation.

Le bain dérivatif est une panacée pour débloquer la constipation. Méthode créée par Louis Kuhn puis développée par France Guillain, elle consiste à mettre une poche de gel au congélateur, et de s’asseoir dessus pendant 30 minutes tous les jours, tous les matins plus précisément. Il faut toujours avoir chaud lorsque l’on fait cela, sinon le bain dérivatif n’aura pas d’effet.

Très très efficace en cas de constipation, en plus des multiples autres bienfaits que le bain dérivatif procure.


#12 NON aux probiotiques!

Sur un terrain de SIBO, apporter des probiotiques peut être une erreur. En effet, il y a déjà une surprolifération bactérienne dans l’intestin grêle. C’est d’ailleurs l’un des symptômes des personnes qui souffrent de SIBO : elles tolèrent mal les probiotiques.




#13 Booster l’activité enzymatique au niveau pancréatique et intestinal & agir sur l’activité biliaire

Le pancréas, tout comme le duodénum sécrète des enzymes digestives qui vont nous permettre de découper les macro nutriments en molécules plus fines pour qu’elles soient assimilées dans la dernière partie de l’intestin grêle. Par exemple, les protéases vont nous servir à découper les protéines, les lipases, les lipides, les amylases, les glucides, etc. Plus les enzymes digestives sont efficaces et nombreuses, plus les aliments sont mieux découpés, et moins il reste de particules trop grosses qui vont éventuellement fermenter dans le colon et occasionner ainsi des ballonnements. Le fumeterre est une belle plante pour cela puisqu’elle est amphocholérétique, qu’elle aide le sphincter d’oddi à s’ouvrir et donc les enzymes pancréatiques à être libérées. Elle agit aussi sur la libération de la bile.

#14 Favoriser un milieu très acide au niveau de l’estomac

Taux de T3 optimal : pas d’acidité gastrique sans T3, hormone active de la thyroïde. Pour ça, il faudra travailler sur la qualité de la thyroïde.

Complément à base de bétaïne HCL : il en existe plusieurs, certains même élaborés avec des enzymes digestives. La bétaïne est une molécule que l’on trouve notamment dans la betterave et qui permet d’acidifier l’estomac.

Le vinaigre de cidre : Un remède bien connu pour augmenter le niveau d’acidité gastrique, à prendre dans un verre d’eau avant les repas.


Mais encore ? et maintenant ?


Rétablir l’acide chlorhydrique de l’estomac, la mycothérapie pour traiter le SIBO, rétablir le fonctionnement adéquat de la thyroïde, activer le CMM, donner des bonnes plantes antimicrobiennes (de l’origan et du neem par exemple en cas de SIBO hydrogène H2 ou H2S), rétablir une fonction biliaire adéquate : autant de pistes abordés dans mon module « SIBO / Candidose, comment s’en débarasser

Cliquez sur l’image ci-dessous pour en savoir plus








Si cet article vous a plu, ou que vous avez la moindre question, vous pouvez me laisser un petit commentaire, j’y répondrai au plus vite !




17 thoughts on “Rémission naturelle du SIBO – naturopathie”

    • Courage Corinne ! Votre cas n’est pas désespéré ! Vous pouvez tout à fait vous en sortir.
      N’hésitez pas à faire appel à un bon naturopathe pour tenter un rééquilibrage.

    • Bonjour
      Merci pour votre article je serais intéressée pour avoir un rdv en ligne ou que vous me conseilliez quelqu un j habite sur bordeaux actuellement.
      Merci pour votre retour
      Cordialement
      Marie blondel

  • Bonjour Eddy,
    Merci pour votre message. Pour tout ce qui est demande de RDV, n’hésitez pas à me faire un mail à l’adresse contact [arobase] manon-naturopathe[point]fr
    en remplaçant bien entendu les lettres mises en crochet par leur équivalent.

    Bien à vous,
    Manon Borderie,
    Naturopathe

  • Merci beaucoup Yala !!😃 Je suis toujours très heureuse de lire un retour positif comme le tien en commentaire, cela me motive et me nourrit pour continuer d’écrire des articles.
    En effet, celles des voisins traversent le mur, et c’est encore pire lorsque l’on vit en immeuble/ en villes.
    Dans ce cas, il faut investir dans des matériaux qui protègent des ondes, si nous y sommes sensibles; Comme des orgones, des vêtements anti-ondes, des peintures spéciales, etc.

  • Bonjour, merci pour cet article très riche!
    Comment s’assurer de trouver un bon naturopathe qui maitrise le sujet justement? Auriez-vous des personnes à conseiller sur Paris?

  • Merci Manon pour ce super article ! J’ai été suivie par un naturopathe et ça va mieux (detox du foie + éviction gluten, produits laitiers + cohérence cardiaque) mais je suis toujours très sensible aux fodmaps, des que je mange hors de chez moi, ça repart… j’aimerais fortifier ce microbiote ! Que pensez-vous du kombucha ? Merci !

    • Merci beaucoup Caroline pour ce retour positif ! C’est vrai qu’il vaut mieux être dans une stratégie de renforcement plutôt que d’éviction sinon les problèmatiques continuent et continuent… cela dépend, chez certains cela peut empirer les symptômes plutôt que de les aider… C’est une réponse à donner au cas par cas selon la dysbiose.

  • Bonjour
    Très intéressée par votre article
    Je souffre depuis 4ans d’une rhinite postérieure qui me tient éveillé chaque nuit avec des glaires qui metoouffent me provoque des remontées très acides a la limite du vomissements puis des gaz c’est insupportable tout ceci suite à une hospitalisation en contact avec une personne malade j’ai sans doute contracté une bactérie je suis suivie par une naturopathie j’ai été traité par la méthode naet mais je ne m’en sors pas pouvez vs me donner votre avis
    Merci

    • Bonjour Arlette, vous et votre naturopathe avez-vous exploré la piste de l’intolérance à l’histamine ? ou de l’hpypochlorhydrie ? cela me semble des pistes valables. Mais je ne peux en être sûre je ne connais pas votre terrain.
      Si jamais, j’ouvre des créneaux de consultation pour le mois d’avril dans 4 jours.
      Bien à vous

    • Peut- être que vos ballonnements viendraient d’une hypochlorhydrie si justement il y a prise d’ipp, qu’en pensez-vous ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *