Pourquoi manger cru n’est pas bon pour tous !

Le crudivorisme est un sujet Ă©pineux qui fait couler beaucoup dâencre. On entend tout et son contraire sur ce sujet. Du nec le plus ultra au danger extrĂȘme, lâalimentation vivante est tour Ă tour placĂ©e sur un piĂ©destal et pointĂ©e du doigt.
Qu’est-ce que le crudivorisme ?
Il sâagit dâun mode alimentaire Ă base dâaliments uniquement crus.
Toutes formes de cuisson au-dessus de 42°C sont donc rejetées.
DĂ©jĂ , il est important de prĂ©ciser que lâalimentation crue nâest pas obligatoirement une alimentation qui exclut la prise de protĂ©ines animales.
Beaucoup de personnes associent, Ă tort, le crudivorisme au vĂ©gĂ©tarisme ou vĂ©gĂ©talisme mais il nâen nâest rien.
Les différentes formes de crudivorisme :
đ„ N°1 Crudivore vĂ©gĂ©talien
Les adeptes de ce mode alimentaire se nourrissent de fruits, de lĂ©gumes et ne consomment plus de viandes, poissons, Ćufs, produits laitiers, et miel. Ils trouvent gĂ©nĂ©ralement leur protĂ©ine dans la consommation de graines germĂ©es, algues et superaliments (cacao cru, spiruline, chlorella).
đ„Šđł N°2 Crudivore vĂ©gĂ©tarien
Les personnes qui se nourrissent de la sorte refusent viandes et poissons mais acceptent nĂ©anmoins de consommer des Ćufs crus (le jaune surtout qui est un concentrĂ© de bienfaits) et des laitages au lait cru, donc non pasteurisĂ©, comme du fromage de chĂšvre au lait cru, par exemple.
Il nous vient de Pierre-Valentin Marchesseau, qui importa en 1935 la naturopathie en France, aprĂšs un sĂ©jour aux Ătats-Unis. Il traduisit des concepts phares de la naturopathie et expliqua les bienfaits dâune alimentation vivante, Ă savoir crue et non morte (pas de chairs animales tuĂ©es dans notre assiette).
Câest ce courant (crudivore vĂ©gĂ©tarien) que prĂŽne IrĂšne Grosjean, tout en ayant mis Ă jour ce dernier avec des recherches plus rĂ©centes, puisquâelle bannit Ă©galement du mode alimentaire quâelle prĂ©conise les produits laitiers sous toutes leurs formes.
đ„© N°3 Crudivore omnivore
Contrairement aux deux « courants alimentaires » prĂ©cĂ©dents, les viandes sĂ©chĂ©es et les poissons crus sont consommĂ©s, tout comme le miel et les Ćufs.
Précisions importantes :
đ„ – #1 Cru, rime souvent sans produits laitiers.
Souvent, les personnes qui sont passĂ©es Ă lâalimentation crue sont des personnes qui ont fait un chemin en terme « dâalimentation santĂ© ». Elles se sont renseignĂ©es sur ce sujet en profondeur afin de savoir quels sont les aliments physiologiques, Ă savoir faits pour le corps, bons pour ce dernier, et quels sont les aliments susceptibles de « lâencrasser » de favoriser des phĂ©nomĂšnes « pro-inflammatoires ».
Ainsi, les produits laitiers sont souvent exclus de lâalimentation crudivore pour une pluralitĂ© de facteurs sur lesquels je ne reviendrai pas ici (lactose, casĂ©ine, etc.).
đ„ – #2 La crusine
Certains crudivores prĂ©parent des plats crus trĂšs Ă©laborĂ©s, pouvant se rapprocher de ceux de notre alimentation moderne. Câest ce que lâon appelle la « crusine ».
Marie-Sophie Lellouche est particuliĂšrement connue pour cela.
Elle a Ă©crit un livre « Lâinstant cru » et propose de dĂ©licieuses recettes crues sur YouTube.
Je vous conseille tout particuliĂšrement sa recette de spaghettis Ă la sauce napolitaine, dâune simplicitĂ© dĂ©sarmante & qui gĂ©nĂ©ralement ravie tous les palais (-clic!)
đ – #3 L’instincto-thĂ©rapie
Dâautres, en revanche, prĂ©fĂšrent manger lâaliment de maniĂšre « brut », sans aucune transformation et condiments ajoutĂ©s (huile, sel, poivre, etc.).
Ils ont tendance à ne pas faire de mélange, ou peu.
Ils considĂšrent que chaque aliment fait appel Ă une classe dâenzymes (substances du corps humain qui nous permet de dĂ©composer certains aliments) particuliĂšre et le fait de tout mĂ©langer ne permet pas Ă lâorganisme de bien tirer profit des aliments et de correctement les digĂ©rer.
Par ailleurs, il a Ă©tĂ© prouvĂ© que certains aliments ne se mĂ©langeaient pas entre eux. Câest le cas des fruits quâil est prĂ©fĂ©rable de prendre hors des repas ou 30 minutes avant, sinon ils fermenteraient et libĂ©reraient leurs acides voire de lâalcool.
đ – #4 Alimentation vivante vs. alimentation crue.
Dans ce milieu on fait un véritable distinguo entre alimentation vivante & alimentation crue.
Car, qui dit « crue » ne dit pas obligatoirement « vivante », car la chaire animale peut se consommer crue, alors que lâanimal a Ă©tĂ© abattu.
Les nuances étant posées, nous pouvons nous intéresser aux arguments qui permettent de comprendre pourquoi le cru est important pour le corps humain.
Pourquoi manger cru est bon pour nous?
Sur le plan physique et thĂ©orique, il ne fait aucun doute que lâalimentation vivante est la panacĂ©e pour lâĂȘtre humain. Ce qui lui correspond le mieux.
1ïžâŁ Vitamines & minĂ©raux
Les fruits, lĂ©gumes, graines, olĂ©agineux, viandes, abats, poissons, sont un concentrĂ© dâenzymes, de vitamines et de minĂ©raux.
Lorsquâils sont chauffĂ©s, ces nutriments sont dĂ©truits. Selon les vitamines/ minĂ©raux, la disparition se fera Ă diffĂ©rents degrĂ©s de tempĂ©rature.
En effet, à partir de 42 ° C les enzymes contenus dans ces aliments sont détruits.
Ensuite, la vitamine C disparaßt avec une température de 60°C et plus.
Celles du groupe B fondent lorsque la cuisson atteint 90°C.
Et enfin, les minéraux & oligo-éléments ne sont plus assimilables lorsque la température est de 100°C.
Ainsi, les crudivores bénéficient de tous les nutriments contenus dans les aliments du fait que la cuisson ne vient pas les altérer.
Or, les micronutriments sont absolument essentiels au bon fonctionnement de lâorganisme.
2ïžâŁ L’Ă©tude du tube digestif humain
Plusieurs chercheurs ont étudié les différents tubes digestifs des mammifÚres.
Pierre-Valentin Marchesseau a retracĂ© ceci dans ses Ă©crits et il nous apprend alors quâil existe 4 catĂ©gories de tubes digestifs :
Celui des carnivore, herbivore, granivore et frugivore.

đ„© Les carnivores : Le tube digestif est trĂšs court pour Ă©viter que la viande ne putrĂ©fie. Les sucs digestifs de lâestomac sont trĂšs puissants. Les reins Ă©liminent lâammoniac directement mĂȘme sâil y a beaucoup dâurĂ©e.
Chez lâhomme, lâĂ©limination des dĂ©chets tels que lâammoniac se fait au dĂ©triment des reins, beaucoup moins puissants. Son tube digestif est Ă©galement plus long ce qui entraĂźne la putrĂ©faction de la viande.
đź Les herbivores (vaches par exemple): le tube digestif est trĂšs long (environ 30m). La cellulose de lâherbe est un sucre complexe qui subit une transformation en passant dans les 4 poches que sont la panse, le feuillet, le rumen et le bonnet. Cette bouillie permet le dĂ©veloppement des bactĂ©ries en trĂšs grande quantitĂ© qui vont mourir dans lâintestin et ainsi fournir des protĂ©ines utilisables par le corps. Lâhomme ne peut pas manger la cellulose de lâherbe qui est trop dure pour son intestin, qui lui est trop court par rapport Ă celui de lâherbivore. De plus la cellulose est trĂšs irritante pour les muqueuses.
đ„ Les granivores (pigeon & oiseaux)
Le tube digestif est constituĂ© dâun jabot germoir qui permet la germination des graines avec de lâeau, et dâun gĂ©sier qui est une sorte de meule qui broie les graines germĂ©es.
Le pancrĂ©as transforme lâamidon en glucose : il y a hydrolyse de lâamidon du fait de la tempĂ©rature du corps qui est Ă 40°C. Le tube digestif trĂšs court (1m Ă 1m50) Ă©vite la fermentation de lâamidon et permet une Ă©limination rapide, lâurine est Ă©liminĂ©e en mĂȘme temps que les selles.
Chez lâhomme les amidons sont dĂ©favorables Ă lâintestin et au foie car ils fermentent dans lâintestin qui est plus long que celui des granivores, ils engorgent le foie et sont responsables de lâĂ©paississement du sang et de la lymphe.
đ Les frugivores (singe) : le tube digestif de lâhomme est similaire : mĂȘmes poches, mĂȘmes sĂ©crĂ©tions.
Or, ces derniers mangent essentiellement des fruits, lĂ©gumes et pousses crus, trĂšs peu de viande, des Ćufs dâoiseau, des insectes et pas dâamidon.
Soit environ 80% de vĂ©gĂ©taux et 20% de protĂ©ines animales. Tout ce quâil ingĂšre est cru.
La consommation dâinsecte nâĂ©tant pas inscrite dans la culture occidentale, il est prĂ©conisĂ© de manger, selon lâĂ©cole de Pierre-Valentin Marchesseau, 80% de vĂ©gĂ©taux crus et 20% de protĂ©ines que lâon trouvera alors dans les olĂ©agineux, les fruits de mer crus, la faisselle de chĂšvre ou de brebis crus et les Ćufs crus, pochĂ©s ou Ă la coque.
Souvent, lâargument de la similitude du systĂšme digestif est mis en avant Ă tour de bras et quelque peu galvaudĂ©, car un raccourci est effectuĂ© :
« LâHomme a un tube digestif semblable Ă celui des grands singes, qui sont frugivores et ne consomment jamais de produits animaux. LâHomme doit donc se passer de protĂ©ines animales en tous genres ».
Or, il a été prouvé que ce dernier mangeait occasionnellement des petits animaux et des insectes.
A noter : dĂšs quâun singe est nourrit comme lâhomme moderne, il fabrique les mĂȘmes maladies telles les problĂšmes de constipation, dâhypersĂ©crĂ©tion type rhinite, les problĂšmes de peau (eczĂ©ma, pelade).
Cette dĂ©couverte a remis profondĂ©ment en cause le dogme de lâomnivorisme et toute notre sociĂ©tĂ© actuelle repose sur cette Ăšre.
3ïžâŁ La leucocytose digestive de Paul Kouchakoff
En 1937, ce docteur publie une Ă©tude selon laquelle lâingestion de produits cuits provoque une augmentation du taux de globule blancs dans le sang.
En effet, il a Ă©tĂ© effectuĂ© des tests aprĂšs ingestion dâun repas traditionnel, et le taux de globules blancs dans le sang flambait.
En dâautres termes, le corps ne reconnaĂźt pas les aliments cuits et met ainsi en route son systĂšme immunitaire en faisant appel aux globules blancs pour se dĂ©fendre contre ce quâil considĂšre comme des intrus.
Câest ce quâil a appelĂ© lâhyperleucocytose digestive.
Surprise, cette rĂ©action nâavait pas lieue lorsque les participants Ă lâĂ©tude faisait un repas cru.
4ïžâŁ Champ Ă©nergĂ©tique maximal
Chaque aliment dĂ©gage un champ Ă©nergĂ©tique quâun technicien soviĂ©tique, Semyon Kirlian, en 1939, a rĂ©ussi a mesurer. Tout comme les corps humains dĂ©gagent un champ Ă©lectromagnĂ©tique.
Le procĂ©dĂ© dit photographie Kirlian (ou lâeffet Kirlian) a Ă©tĂ© dĂ©couvert accidentellement par le technicien.
En effet, il a utilisĂ© un appareil capable dâĂ©tablir des bilans Ă©nergĂ©tiques et de mesurer lâĂ©nergie dâun organisme.
Sur les photos, on voit apparaĂźtre ainsi lâĂ©nergie, lâĂ©tat de communication vibratoire intercellulaire qui prend la forme dâun halo plus ou moins lumineux autour dâun objet ou dâun corps soumis Ă une haute tension Ă©lectrique.
Par rĂ©action Ă ce courant, il Ă©met des Ă©lectrons et des photons. Câest cela qui est mesurĂ©. Câest lâĂ©nergie, lâinformation qui y circule, lâĂ©tat de communication vibratoire intercellulaire.
Lâeffet Kirlian, « câest la conversion des propriĂ©tĂ©s non Ă©lectriques dâun objet ou dâun corps en propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques avec un transfert de charges de lâobjet ou du corps sur lâĂ©mulsion photographique ».
Des aliments crus et cuits ont donc été photographiés selon cette méthode et ce qui a été découvert est étonnant.
Les halos des aliments cuits sont beaucoup moins brillants que ceux des aliments crus.
Mais pourquoi alors certaines personnes passent au cru et se sentent plus faibles ?
Ou perdent leurs cheveux et leurs dents ?
Nous sommes tous uniques.
Sur les 7 milliards dâindividus prĂ©sents sur cette planĂšte Terre, il existe 7 milliards de microbiote (flore intestinale : bactĂ©ries prĂ©sentes dans nos intestins) diffĂ©rents. Ce qui correspond Ă lâun, peut ne pas convenir Ă lâautre.
Ainsi, le cru peut comporter aussi ses limites.
Pourtant, les aliments crus sont bourrĂ©s dâantioxydants, dâenzymes, de vitamines et de minĂ©raux.
Voyons pourquoi certaines personnes peuvent mal supporter une transition vers lâalimentation vivante.
1ïžâŁ Les intestins fragiles
Beaucoup de personnes souffrent aujourdâhui de troubles digestifs (mineurs Ă importants => Crohn, Rch, dysbiose, colopathie fonctionnelle, candidas albicans).
Leurs intestins â intestin grĂȘle et colon â sont donc fragilisĂ©s. Â
Les fibres prĂ©sentes dans les aliments crus peuvent donc venir agresser la paroi dâun intestin sensible, car elles sont dures.
En revanche, la cuisson permet de ramollir ces derniÚres qui seront ainsi plus douces pour un intestin enflammé.
Fabien Moine, un naturopathe hygiĂ©niste, dont j’apprĂ©cie beaucoup le travail (pour aller sur sa chaĂźne YouTube, c’est par ici -clic!), fait souvent la comparaison entre la peau de lâintestin et la peau de notre corps.
Il explique :
« Si vous avez un coup de soleil, et que votre peau est donc enflammĂ©e, vous nâallez pas vous remettre au soleil juste derriĂšre. Vous allez la laisser se dĂ©senflammer et vous rĂ©exporter au soleil aprĂšs. Il en est de mĂȘme avec un intestin enflammĂ©. On compare les fibres des lĂ©gumes crus au soleil, et on va Ă©viter et Ă©vincer momentanĂ©ment (et non pas Ă vie) les lĂ©gumes crus le temps que la peau de notre intestin se dĂ©senflamme. »
Ainsi, il mâarrive souvent dâentendre, dans le cadre dâune consultation, « je ne digĂšre pas les cruditĂ©s » ce qui est le signe dâune faiblesse intestinale.
GĂ©nĂ©ralement, la naturopathie peut faire des miracles sur un intestin fragilisĂ©. Il mâest arrivĂ© d’accompagner une personne atteinte de la maladie de Crohn, et grĂące Ă un programme naturopathique ajustĂ©, cette personne nâa aujourdâhui plus aucun problĂšme.
La cuisson est donc une alternative intĂ©ressante lorsque lâintestin est mal en point.
Toutes les cuissons ne se valent pas, et il est intĂ©ressant dâopter pour une cuisson douce afin de respecter la majoritĂ© des nutriments prĂ©sents dans les aliments.
2ïžâŁ L’arrĂȘt des protĂ©ines animales
Le refus catĂ©gorique de consommer des produits animaux, mĂȘme crus, comme des Ćufs, des huĂźtres, des coquillages, de la viande sĂ©chĂ©e et de passer ainsi au crudivorisme vĂ©gĂ©talien ou vĂ©gĂ©tarien.
Ces derniers apportent pourtant les huit acides aminĂ©s Ă lâorganisme et certains oligo-Ă©lĂ©ments qui sont absorbĂ©s difficilement avec des aliments provenant de vĂ©gĂ©taux exclusivement. Citons, entre autre, les omĂ©ga-3, le zinc et le fer.
Nous le savons, la viande rouge est riche en protĂ©ines et en hormones de stress, comme l’adrĂ©naline. On retrouve Ă©galement certains nutriments clĂ©s comme les vitamines B12, K2, A et des acides gras omĂ©ga-3 EPA/DHA (si la viande est Ă©levĂ©e Ă lâherbage, en plein air bien sĂ»r, et que son alimentation est physiologique).
Une personne Ă©puisĂ©e est, la plupart du temps, carencĂ©e en toutes ces substances, pas nĂ©cessairement par manque d’apport mais par manque d’utilisation (ou de conversion, ALA en EPHA/DHA, par exemple).
Une personne Ă©puisĂ©e qui mange uniquement de la viande s’approprie alors les matĂ©riaux et les hormones que l’animal, en bonne santĂ©, aura mĂ©tabolisĂ©es Ă partir du vĂ©gĂ©tal. Elle va donc mieux.
En 1920, Rudolf Steiner, intellectuel et philosophe autrichien, évoquait la différence fondamentale entre la nourriture animale et végétale.
« Je ne voudrais aucunement prendre parti mais tout simplement exposer les faits tels qu’ils sont. Si nous nous nourrissons exclusivement de vĂ©gĂ©taux, nous sommes obligĂ©s d’accomplir nous-mĂȘmes tout le processus d’Ă©laboration que l’animal prend Ă sa charge en Ă©levant le vĂ©gĂ©tal d’un degrĂ©. […] Ainsi, l’homme qui consomme de la viande n’accomplit pas ce processus qu’assume l’animal et s’en dĂ©charge sur ce dernier. Il ne dĂ©veloppe donc pas les forces nĂ©cessaires Ă l’absorption des vĂ©gĂ©taux, absorption l’obligeant Ă effectuer lui-mĂȘme cette partie du processus. L’organisme du vĂ©gĂ©tarien fait ainsi appel en lui Ă des forces toutes diffĂ©rentes de celles du carnivore. Mais ces forces nĂ©cessaires Ă la transformation du vĂ©gĂ©tal en animal existent en nous. […] J’admets volontiers qu’il existe actuellement des organismes incapables de supporter une alimentation purement vĂ©gĂ©tale et chez lesquels la viande est nĂ©cessaire. Ce sont lĂ des cas individuels. »
Ainsi, tout le monde n’a pas intĂ©rĂȘt Ă passer Ă une alimentation intĂ©gralement vĂ©gĂ©tale du jour au lendemain, par volontĂ© de diminuer les souffrances animales ou sur les dires d’un gourou de l’alimentation saine. Le corps finit sinon Ă rappeler Ă l’ordre.
đ Par exemple, on sait que les omĂ©ga-3 nourrissent et renforcent les jonctions serrĂ©es de lâintestin, mais aussi le systĂšme nerveux de lâindividu.
Ce sont des acides gras polyinsaturés qui sont de trois types :
ALA (Lâacide alpha-linolĂ©ique), EPA (Lâacide eicosapentaĂ©noĂŻque) et DHA (Lâacide docosahexaĂ©noĂŻque).
LâALA est la forme vĂ©gĂ©tale des omĂ©ga-3.
LâEPA et le DHA sont la forme que lâon trouve dans les produits et sous-produits animaux.
Lâorganisme humain a besoin dâEPA et de DHA.
Si lâon fournit des omĂ©ga-3, uniquement Ă partir de sources vĂ©gĂ©tales, le corps devra alors effectuer une conversion de lâomĂ©ga-3 sous forme ALA, en EPA et DHA.
Mais, souvent, cette conversion se fait mal ou trĂšs peu.
On peut ainsi ĂȘtre trĂšs carencĂ© en omĂ©ga-3 en prenant beaucoup dâhuile vĂ©gĂ©tale, de premiĂšre pression Ă froid, et riche en ALA, de type huile de lin, huile de cameline, etc. Il est ainsi trĂšs important de consommer des petits poissons gras, comme la sardine, le maquereau, le hareng et lâanchois. La viande contient Ă©galement des omĂ©ga-3 si lâanimal a Ă©tĂ© Ă©levĂ© en plein air et a pu se nourrir de luzerne et dâherbe. Câest le cas des jaunes dâĆufs aussi, dans le cas oĂč les poules ont Ă©tĂ© nourries aux graines de lin (le label bleu blanc cĆur garantit ceci).
đ Nous pouvons Ă©galement parler de la vitamine A. Cette vitamine est essentielle Ă la beautĂ© de notre peau et au renouvellement cellulaire. Elle permet le renouvellement et lâhydratation cellulaire. Elle a donc des propriĂ©tĂ©s cicatrisantes et rĂ©gĂ©nĂ©ratrices. Or, il existe deux sources de vitamine A.
đ La premiĂšre est animale. Il sâagit du rĂ©tinol. Ici, la vitamine A est directement utilisable par le corps. On la trouve dans les abats des animaux, en particulier le foie, le jaune dâĆuf, lâhuile de foie de morue et les poissons gras.
đ La seconde est vĂ©gĂ©tale. Il sâagit de la provitamine A. LĂ , le corps va devoir effectuer une transformation de la provitamine A en rĂ©tinol, transformation effectuĂ©e Ă lâaide dâenzymes. Chez certaines personnes, le taux de transformation de bĂȘta-carotĂšne transformĂ© en vitamine A est trĂšs faible. Câest souvent le cas chez les personnes souffrant de problĂšmes intestinaux.
3ïžâŁ La cellulose des lĂ©gumes
Nous ne digĂ©rons pas la cellulose, car nous ne sommes pas pourvus dâune enzyme permettant de la dĂ©grader, contrairement, aux bovins.
Il sâagit de la cellulase.
Certains lĂ©gumes sont remplis de cellulose, une forme de sucre que lâon ne peut dĂ©grader. Pour ceux qui ont une fragilitĂ© intestinale, manger trop de lĂ©gumes crus riches en cellulose va venir irriter lâintestin.
4ïžâŁ L’ayurvĂ©da
Nous pouvons aussi considĂ©rer une autre approche : celle de lâayurvĂ©da.
Il sâagit de la mĂ©decine traditionnelle de lâInde. Elle date dâil y a 5000 ans.
Depuis 1982, lâAyurvĂ©da est reconnue comme une mĂ©thode de soin par lâOrganisation Mondiale de la SantĂ©. Ce mot nous vient du sanskrit : « Ăąyur » signifie « vie » et « vĂ©da », « science ». LâAyurvĂ©da considĂšre lâunicitĂ© de chaque individu pour soigner lâĂȘtre humain dans sa globalitĂ© : le corps et lâesprit Ă©tant Ă©troitement liĂ©s.
En ayurvĂ©da, la capacitĂ© digestive de lâĂȘtre humain est appelĂ© « agni », soit « feu digestif » en français. Câest notre capacitĂ© Ă dĂ©grader et assimiler ce que nous ingĂ©rons. Câest notre mĂ©tabolisme en dâautres termes. Ce sont toutes nos enzymes digestives prĂ©sentes dans lâestomac, le foie, la vĂ©sicule biliaire et le pancrĂ©as qui nous permettent dâassimiler parfaitement un repas.
Selon lâayurvĂ©da, il faut absolument commencer un repas par quelque chose de chaud et de cuit afin de booster le feu digestif et de ne pas le refroidir, lâaffaiblir avec des cruditĂ©s.
Toutefois, lâayurvĂ©da prend en compte lâindividu dans sa globalitĂ©. Selon sa personnalitĂ©, la personne pourra avoir plus ou moins de difficultĂ© Ă digĂ©rer les cruditĂ©s. Ainsi, selon le profil de la personne, les cruditĂ©s peuvent ĂȘtre conseillĂ©es, et parfois non.
Vous pouvez ĂȘtre de nature « kapha », « pitta » ou « vata » et selon cela vous allez ou non digĂ©rer facilement les cruditĂ©s.
On retrouve la mĂȘme notion de « profil » en naturopathie : « bilieux », « nerveux », « sanguin », « lympathique ».
5ïžâŁ La mĂ©decine traditionnelle chinoise
Enfin, la MĂ©decine Traditionnelle Chinoise propose encore un autre concept. Elle considĂšre le cru avec prĂ©caution. Selon la constitution de lâorganisme, on pourra en ajouter Ă nos repas en plus ou moins grande quantitĂ©.
Mais, mangĂ© en trop grande quantitĂ©, l’humiditĂ© et le froid du cru sont considĂ©rĂ©s comme nuisibles pour la rate.
La rate avec lâaide des reins devra maintenir le feu digestif si nous ingĂ©rons en trop grande quantitĂ© des aliments crus.
Ainsi, cela fatiguera le corps.
En revanche, lorsque des aliments chauds sont ingĂ©rĂ©s, lâestomac et la rate nâont pas Ă fournir un gros effort pour les mettre Ă tempĂ©rature et maintenir le feu digestif.
6ïžâŁ AncĂȘtre/ MĂ©moire cellulaire / Groupe sanguin
Nous pourrions Ă©galement avoir une certaine mĂ©moire cellulaire, selon les us et coutumes de nos ancĂȘtres.
Nous aurions ainsi une prĂ©disposition Ă mieux gĂ©rer ou non le vĂ©gĂ©tarisme. Par exemple, si nos ancĂȘtres Ă©taient des chasseurs cueilleurs, notre organisme a enregistrĂ© l’apport quotidien de protĂ©ines animales pour survivre.
A l’inverse, si nos ancĂȘtres Ă©taient hindouĂŻstes vĂ©gĂ©tariens, notre corps saura mieux se passer de protĂ©ines animales.
C’est un facteur dont nous ne sommes pas maĂźtres, un facteur de descendance et « dâhĂ©rĂ©ditĂ© » qui peut rentrer en ligne de compte.
đ C’est ce qu’a tentĂ© d’expliquer James d’Adamo, un docteur naturopathe, avec les diffĂ©rents rĂ©gimes selon le groupe sanguin.
Selon lui, le groupe sanguin O est le groupe sanguin le plus ancien (environ 40 000 ans av J.C). La plupart des premiers hommes appartenaient tous au groupe O, et vivaient de la chasse(insectes, animaux) et de la cueillette(baies, racines, feuilles). Selon lui, les personnes du groupe sanguins O doivent associer une alimentation hyperprotéinée à une activité physique intensive.
En revanche, le groupe A est apparu en Asie et au moyen Orient environ 25 000 av J.C. Le A est similaire Ă celui de ses ancĂȘtres, les premiers cultivateurs sĂ©dentarisĂ©s, et il doit avoir une alimentation de type vĂ©gĂ©tarien. Les groupes sanguins A supportent mal lâalimentation hyperprotĂ©inĂ©e riche en viande.
Plus d’informations sur ce rĂ©gime, en cliquant ici
(-clic !)
đ Dominique Guyaux, guĂ©ri dâune sclĂ©rose en plaques, grĂące Ă une alimentation crue mais non vĂ©gĂ©tarienne, explique Ă©galement trĂšs bien dans son livre LâĂ©loge du cru pourquoi certaines personnes peuvent se passer de produits carnĂ©s et dâautres non.
Vous trouverez Ă©galement lâintĂ©gralitĂ© de son explication, si cela vous intĂ©resse, sur cette page
(-clic !)
Conseils pour mieux assimiler le cru
1ïžâŁ MĂącher
Cela peut paraĂźtre simpliste mais nous avons une enzyme prĂ©sent dans la salive : lâamylase salivaire.
Elle permet de dĂ©grader les sucres prĂ©sents dans les aliments et couper la cellulose en petits morceaux. La digestion commence dans la bouche et lâaliment arrive prĂ©digĂ©rĂ© dans lâestomac. Ainsi, lâidĂ©al est de mastiquer chaque bouchĂ©e jusquâĂ ce que celle-ci devienne liquide.
Câest moins de travail pour votre pancrĂ©as et vos intestins par la suite. Et la bouchĂ©e devenue liquide nâagressera pas vos intestins.
2ïžâŁ Les jus de lĂ©gumes
PossĂ©der un extracteur de jus peut ĂȘtre trĂšs utile dans ce cas-lĂ .
Car, il permet de conserver tous les nutriments en enlevant la partie irritante (pour les intestins enflammés) des légumes : la fibre.
3ïžâŁ SĂ©parer les prises alimentaires
Si vous avez des fragilitĂ©s digestives, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de sĂ©parer les prises alimentaires.
Vous trouverez les bonnes comptabilitĂ©s alimentaires dans cet article, qui n’est pas de moi (-clic !)
En conclusion, je rappellerai à quel point nous sommes tous uniques et que parfois faire appel à un thérapeute peut vous aider pour bien gérer une transition alimentaire (végétarisme, végétalisme, crudivorisme, etc.)
Vous souhaitez faire un rééquilibrage alimentaire, ou vous avez un soucis de santé ? Je peux vous accompagner avec la naturopathie, à mon cabinet ou à distance, en téléconsultation, par téléphone / Skype / autres outils.
Cliquez ici pour en savoir plus !
Super article trĂšs complet, merci Manon đ
Merci beaucoup Claire đ
Bonjour’
Dans l’article qui est trĂšs bien fait et pour lequel je vous remercie vous parlez de cuisson Ă 40 degrĂ©s maximum….
Pouvez-vous me donner des exemples de ce que vous pouvez cuire Ă 40 degrĂ©s car je ne comprends pas quelle cuisson est pour quel aliment 40 degrĂ©s suffisent….
Merci d avance…
Bonjour Jean-François
Alors en effet, cela peut paraĂźtre Ă©tonnant ! Lorsque l’on parle de cuisson Ă 40 degrĂ©s, on parle de crusine.
On achÚte alors un déshydrateur et on peut faire toutes sortes de choses avec : crackers crus, cuir de fruit, etc.
Bonne journée !
bonjour, vous Ă©crivez : « il mâest arrivĂ© de prendre en charge une personne atteinte de la maladie de Crohn, et grĂące Ă un programme naturopathique ajustĂ©, cette personne nâa aujourdâhui plus aucun problĂšme. »
ca veut dire quoi? il n’a plus de Crohn donc est guĂ©ri?
ou il a toujours sa maladie de Crohn mais n’a plus de pb d’intestin fragile? merci
Bonjour, merci pour votre mot ! Cela signifie que la personne a atteinte une rémission complÚte ! 3 selles par jour à la place de 15, plus de douleurs ni de spasmes dans le ventre, plus de glaires.
Par contre, en naturopathie le mot guĂ©rison est exclu – en effet, la rĂ©mission existe mais, aux mĂȘmes causes – les mĂȘmes symptĂŽmes. A savoir, si la personne reprend son hygiĂšne de vie d’avant la maladie rĂ©apparait.
Bien Ă vous.